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Le Dauphiné Libéré - 28/02/09

Un cours d'Histoire pas comme les autres

La mémoire est le ciment de l'Histoire. C'est pour ces raisons que l'Éducation nationale mise sur la transmission des faits historiques. Pourtant loin des livres et des cahiers, les témoignages sont parfois bien plus impressionnants. Hier après-midi au collège Grange de Seyssuel, les élèves de 3e ont rencontré AIbert Pétrequin(*). L'illustre témoin viennois de la Seconde Guerre mondiale est venu deux heures durant leur raconter sa guerre, sa vie, et son Histoire. "C'était passionnant" lâche Emeline, 15 ans, qui avec ses camarades de classe est tombée sous le charme de cette intervention. "C'est beaucoup mieux que les cours, on accroche plus ", enchaîne Jimmy du haut de ses 15 ans. "Monsieur Pétrequin nous a parlé de la guerre qui a concerné notre ville, on a appris plein de choses", assure timidement Gwendoline

"Maintenant, c'est à nous de transmettre ce que l'on sait".
Le groupe est unanime pour saluer les explications de l'ancien résistant : "Il nous a donné plein d'anecdotes, c'est mieux expliqué que dans les cours", affirme Gina.
Pour sa copine Manon, pas de doute: "Cette intervention, on s'en souviendra. Je vais même y penser en passant dans certains lieux de Vienne qu'il a évoqués ".
Pour le principal du collège, Jean-Paul Ottoz, ce genre d'interventions s'inscrit "dans le devoir de mémoire". Le res-ponsable va même jusqu'à affirmer qu'elles ont "plus de poids que la lecture d'une simple lettre au début d'un cours (ce fut le cas avec celle de Guy Môquet en septembre 2008) ".
Les élèves pour leur part ne sont pas restés insensibles au récit du "vieux monsieur" de 87 ans. "C'est impressionnant, vivre tout ça aussi jeune, et avoir autant de courage", estime Gina.

Les élèves de 3e du collège Grange ont pu suivre cette semaine les interventions d'Albert Petrequin (*). Un témoignage sur la Seconde Guerre mondiale qui a passionné les jeunes


Pour Émeline, "C'est une chance de pouvoir écouter un tel témoignage ". "Maintenant, c'est à nous de transmettre ce que l'on sait ", assène Manon. Comme quoi le devoir de mémoire peut concerner toutes les générations.

Clément BREYSSE

(*) Albert Pétrequin est Président d'Honneur des Anciens de Ponsard (NDLR)


Vienne aujourd'hui - No 51 - mars 2009

Retour aux sources

1948, l'Algérie est française. les parents d'Azdine Chibane, un enfant de neuf ans, l'envoient à Vienne avec quatre de ses cousins pour leur offrir la possibilité d'avoir une meilleure éducation.

Premiers pas en France sur lesquels l'homme est revenu pour la première fois les 8 et 9 mars derniers, cette fois aux côtés de sa nièce Chloé Hunzinger, une réalisatrice qui a décidé de tourner un documentaire sur cette période charnière de la vie de son oncle.

"Vienne est la première grande ville que j'ai connue " confie Azdine Chibane, Pensionnaire du collège Ponsard pendant deux ans, il se souvient avoir découvert ici ce qu'était un vrai lit. "Je n'ai en mémoire que des souvenirs positifs même si le changement a été complètement radical". Et il y a de quoi... l'enfant ne parle pas le français, il l'écrit à peine. A l'école, en CM I et CM2 (ancien-nement 8ème et 7éme) il se retrouve dans la même classe que ses cousins.(*)

"La grande difficulté était de vivre loin de nos parents, un manque compensé par le groupe que nous formions et les amitiés naissantes"
.Lundi 9 au matin, l'émotion est palpable... Azdine retourne dans cet établissement qui l'a vu grandir Il y retrouve Pierre Domeyne, un ancien camarade de classe, et l'actuel directeur Arezki Ammour. Le premier est l'un des témoins de son arrivée et son évolution, le second est le reflet du collège d'aujourd'hui.

Derrière la caméra...
La réalisatrice du documentaire immortali-se ce retour aux sources. Un tournage dans lequel Chloé Hunzinger cherche aussi à "mettre en avant l'exil du pays natal, un destin ballotté de villes en villes, et finalement un prix à payer... se couper de la Kabylie pendant des année".


De gauche à droite : Pierre Domeyne, Chloé Hunzinger et Azdine Chibane

Elle évoque également la guerre d'Algérie comme "une période où Azdine est passé de l'insouciance à la prise de conscience, tiraillé par la prise de position. "
Adulte, le héro de cette histoire fait carrière dans l'éducation nationale. Comme un clin d'oeil au collège Ponsard qui a lui a donné ses premières armes intellectuelles. Il est conseiller principal d'éducation avant de devenir principal dans plusieurs collèges en Alsace, sur la Côte d'Azur et en région parisienne. Après Vienne, le tournage se poursuit dans les villes qui ont marqué la vie d'Azdine Chibane, notamment à Hyères et Antibes. Le tournage de"Mon oncle de Kabylie" devrait se terminer en Novembre pour ensuite être diffusé sur France 3, en fin d'année (**).

(*) Voir la photo de classe de 7éme, en 49-50
(**) Il a été diffusé sur France 3 le lundi 11/01/ 2010, à 00 h 05


Le Dauphiné Libéré - 08/05/09
CÉRÉMONIE DU 8 MAI 1945
Les collégiens planchent sur le devoir de mémoire

La mémoire en images


20 élèves de 3e du collège Ponsard ont réalisé un documentaire sur les dépor-tations nazies. Ils ont ainsi pu interviewer un anciens déporté, Jacques Saurel.

MÉMOIRE CHANTÉE

Suite à la présentation du film "Survivre au camp avec Maman" réalisé par les 3e 4 (lire article), les élèves de la classe de 4e 7 du collège Ponsard ont également proposé leur travail sur le devoir de mémoire. Les six collégiens ont présenté leurs récitations et chants accompagnés de leur professeur de musique. Devant quelques parents, Philippe Navarre, sous-préfet de Vienne, et Albert Pétrequin de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes), les élèves ont proposé une interprétation de chants bien connus tel que "le Chant des partisans".


Drancy et les autres camps de déportation utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale n'ont plus de secret pour eux. Les élèves de la classe de 3e 4 du collège Ponsard ont travaillé sur le devoir de mémoire de manière un peu particulière. C'est un documentaire filmé, intitulé "Survivre au camp avec Maman", que leur professeur d'histoire-géographie et éducation civique, Jean-Louis Chouvet, leur a demandé de réaliser. Prises de vue, commentaires, prises de son, les élèves ont réalisé ce film, d'un peu plus de quarante minutes, de A à Z.

Concours d'histoire
Le montage, trop difficile à gérer pour une classe entière, Jean-Louis Chouvet l'a fait lui-même.

Outre les connaissances sur les déportations que les collégiens ont pu engranger, ce documentaire leur a permis de participer au concours de la résistance organisé par la FNDIRP (Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes). Le thème proposé aux collèges par l'association était, cette année, "les enfants dans l'univers concentrationnaire".

" Un témoignage choquant "
Pour réaliser ce documentaire, les collégiens de Ponsard ont donc pu rencontrer Jacques Saurel, déporté à l'âge de il ans dans les camps de Drancy puis de Bergen Belsen en compagnie de sa mère, de sa soeur et de son frère. Des témoignages indispensables qui se font de plus en plus rares.

"Jacques Saurel nous a raconté l'histoire de sa déportation sans émotions ni artifices ", explique Luc, élève de 3e 4. "La brutalité de ce témoignage l'a rendu encore plus touchant. Et choquant." Pour les collégiens, ce devoir de mémoire est essentiel. "On ne se sent pas réellement concernés par la guerre. C'est loin pour nous ", disent-ils, conscients de l'importance de ce travail. "Le devoir de mémoire est très important ", assure Albert Pétrequin, de la FNDIRP. "Les anciens déportés se doivent de témoigner dans les établissements."
Le documentaire "Survivre au camp avec Maman" sera sans aucun doute bien classé au concours. Résultats prochainement.


Diane THIBAUDIER

"Je veux apporter mon soutien à la citoyenneté"



Professeur d'histoire-géographie au collège Ponsard, Jean-Louis Chouvet est militaire à l'escadron de réserve. Aujourd'hui, il participera à la journée nationale du réserviste
Jean-Louis Chouvet a deux visages. Celui d'un professeur d'histoire- géographie au collège Ponsard, un autre de militaire à l'escadron de réserve. Il se rend aujourd'hui, à la journée nationale du réserviste, inscrite dans les cérémonies de com-mémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Qu'est ce qu'être réserviste?
"Être réserviste, c'est assurer une double activité professionnelle.

Je suis avant tout professeur, mais aussi réserviste, à qui le régiment confie des missions, notamment vigipirates."

Pourquoi avoir fait ce choix de s'engager?
"J'ai beaucoup apprécié l'expérience vécue au moment du service militaire. Je trouve d'ailleurs dommage qu'il ait été supprimé. Mais mon choix d'être réserviste réside avant tout dans la volonté d'apporter mon aide et mon soutien à la citoyenneté."

A quoi sert la journée nationale du réserviste?
"C'est le moment où tous les réservistes sont convoqués au régiment de Valence pour une période d'entraînement qui va durer tout le week-end. Nous devons nous entraîner grâce à des activités sportives mais aussi à des activités militaires telles que le maniement des armes. Cette journée s'ancre vraiment dans les cérémonies de commémoration et va de paire avec le devoir de mémoire."

Le Dauphiné Libéré - 09/05/09

Mémoire partagée

VENDREDI, 10 HEURES.
Des enfants, notamment du .collège Ponsard, étaient présents à la cérémonie aux côtés des porte-drapeaux et dans le public. La commémoration a ainsi regroupé des Viennois de tous âges. Jeunes et moins jeunes, tous se sont recueillis devant le monument aux morts. Un devoir de mémoire qui se transmet donc dans les familles de génération en génération.